Fil des dépêches –

 

5 décembre – dépêches du jour :

 

ND des Landes: en attendant, les squatteurs aménagent leur lieu de vie, Par Cécile AZZARO

NOTRE-DAME-DES-LANDES (France / Loire-Atlantique), 05 déc 2012 (AFP) – Certains transportent des fagots de bois, d’autres taillent des arcs et des flèches: dans le bocage nantais, les pieds dans la boue, les opposants au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes profitent du répit accordé par la justice. Au coeur de la ZAD (« zone d’aménagement différé » réservée au futur aéroport, que les opposants ont rebaptisée « Zone à défendre »), entourés comme toujours par des dizaines de tracteurs prêtés par des agriculteurs, les squatteurs poursuivent tranquillement l’aménagement de leur lieu de vie sur le site de la Châtaigneraie.

Alors qu’ils s’attendaient mardi à une intervention policière imminente, le choix du juge des référés de Saint-Nazaire de ne rendre que le 11 décembre sa décision sur la demande de démolition des nouvelles cabanes construites lors de la manifestation géante du 17 novembre leur a accordé « huit jours de rab », comme l’explique l’un d’eux, sous couvert d’anonymat. « C’est un répit », reconnaît Michel Tarin, opposant historique au projet d’aéroport, qui ne campe pas au coeur de la parcelle, mais vient régulièrement. S’il dit avoir « toujours appelé au calme », il veut « aussi mettre la préfecture devant ses responsabilités », s’inquiétant d’une possible intervention des forces de l’ordre la semaine prochaine. « Tous les collectifs sont en alerte si jamais il y avait attaque de la Châtaigneraie », prévient-il.

Autour des « cabanes », les occupants se partagent les tâches. Un groupe revient des bois avec des fagots destinés à réalimenter le feu qui brûle en permanence au centre de la parcelle. D’autres transportent des palettes ou des planches qui serviront à construire des meubles. Deux jeunes, qui viennent d’arriver de Morlaix, se proposent pour de la menuiserie. Ca tombe bien, l’une des cabanes est en passe de devenir une « taverne » et si le comptoir a déjà été réalisé, il manque encore des étagères. L’idée est bien de s’installer dans la durée, comme le montrent d’autres « zadistes » acharnés sur un tuyau qui servira de cheminée pour un poêle à bois. « Ici, ça vit, ça s’organise. Il y a un vrai mélange de gens qui veulent créer quelque chose », souligne Pierre, brasseur venu de Nantes. Comme d’autres, il ne dort pas sur place, mais vient donner un coup de main.

Dans une cabane qui fait office de cuisine, plusieurs opposants préparent les centaines de repas quotidiens, à partir des dons fournis notamment par les agriculteurs opposés à l’aéroport: plusieurs dizaines de courges et autres potirons, des tas de pommes de terre, d’oignons ou de choux. Devant une cabane qui sert de dortoir, un panneau propose aux occupants de participer à différents « chantiers » pour améliorer le site, tandis qu’un autre fait appel aux volontaires pour assurer des tours de garde la nuit. Un troisième invite ceux qui auraient oublié leur brosse à dents à s’en procurer à l’infirmerie. Sont-ils inquiets pour la suite? Peu acceptent de s’exprimer. « Je ne sais quelle est la position collective » sur le sujet, explique l’un d’eux. Certains préparent pourtant, avec des cartouches vides de gaz lacrymogène restées sur le site après la dernière intervention des forces de l’ordre, de petites « bombes à boue » ou « à peinture ». D’autres taillent des arcs et des flèches dans des branches d’arbre pour « un atelier tir à l’arc », précise l’un d’eux, bonnet sur les oreilles. Autour du site, la présence des gendarmes est discrète. La plupart des axes routiers ont été dégagés, à l’exception d’une portion de route départementale dont les forces de l’ordre bloquaient mercredi les deux accès.

 

 

 

28 Novembre – Les dépêches AFP du jour

N-D Landes : Hulot favorable à la nomination d’un « médiateur »

PARIS, 28 nov 2012 (AFP) – Nicolas Hulot, président de la Fondation pour la nature et l’Homme, se dit favorable à la nomination d’un « médiateur » pour sortir de l’impasse sur le projet contesté d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, dans un entretien au Parisien/aujourd’hui en France mercredi. « Nommons un médiateur qui soit une autorité incontestable et donnons-nous du temps pour écouter sincèrement les arguments y compris économiques », demande l’écologiste. Pour lui: « il n’y a pas d’urgence à faire cet aéroport » alors « remettons les choses à plat ».

« Il y a un vrai mouvement contre cet aéroport. Il rassemble des jeunes, le monde paysan, des écologistes et beaucoup de personnes soucieuses de construire une société différente », constate Nicolas Hulot avant d’asséner : « je trouve affligeant qu’au XXIè siècle, on envoie les forces de l’ordre face à ceux qui se battent contre ce projet. » Il « ne jette pas la pierre » à Jean-Marc Ayrault, ancien maire de Nantes qui a défendu le projet, tout en estimant que le Premier ministre « n’a pas la bonne grille de lecture. » « En période de crise économique et écologique, il y a des choix à faire et Notre-Dames-des-Landes est un investissement archaïque », affirme Nicolas Hulot. Des opposants au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, occupent toujours les lieux, installés dans des cabanes, devenues le lieu symbolique de leur lutte alors que plus d’une dizaine de camions de gendarmes sont en opération de surveillance sur la zone, avec un hélicoptère.

 

 

 

27 Novembre -Les dépêches AFP du jour sur NDDL :

  • Notre-Dame-des-Landes: « impensable » qu’EELV « s’associe à des anarcho-autonomes » (Ayrault)
  • Notre-Dame-des-Landes: EELV demande le retrait des forces de l’ordre
  • ND-des Landes : calme précaire sur la zone, les gendarmes présents

 

Notre-Dame-des-Landes: « impensable » qu’EELV « s’associe à des anarcho-autonomes » (Ayrault)

PARIS, 27 nov 2012 (AFP) – Jean-Marc Ayrault met en garde dans Le Point à paraître jeudi ses alliés écologistes, tentés selon lui de « s’associer » contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes à « des anarcho-autonomes qui font de la casse à chaque sommet international ».

Le Premier ministre a fait un geste en acceptant samedi, « dans un souci d’apaisement »,à mettre en place une « commission du dialogue » pour expliquer et entendre tous les acteurs du projet contreversé d’aéroport, qui suscite une opposition grandissante.

Dans un article du Point, il se montre toutefois ferme à l’égard de ses alliés d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), opposés au projet. « J’ai dit aux dirigeants du parti (EELV) qu’ils devaient choisir. Il est impensable qu’ils s’associent à des anarcho-autonomes qui font de la casse à chaque sommet international », fustige M. Ayrault.

L’ancien maire de Nantes assure que « les anciens ministres des Transports (Jean-Claude) Gayssot, (Dominique) Bussereau et (Thierry) Mariani (lui) ont proposé de (le) soutenir ». « On ne va tout de même pas tomber dans la décroissance! », s’emporte-t-il.

Il a d’ailleurs appelé le ministre écologiste du Développement, Pascal Canfin, qui avait affirmé qu’il serait allé manifester contre le projet d’aéroport s’il n’était pas ministre. « T’es ministre, tu dois faire gaffe! », l’a mis en garde M. Ayrault, selon Le Point.

Notre-Dame-des-Landes: EELV demande le retrait des forces de l’ordre

PARIS, 27 nov 2012 (AFP) – Les écologistes ont demandé mardi que « les opérations de police soient arrêtées et que les forces de police se retirent » du site de Notre-Dame-des-Landes, seule possibilité « pour un débat » dans des « conditions sereines » sur le projet d’aéroport.

« Nous rappelons une demande simple mais évidente : que les opérations de police soient arrêtées et que les forces de police se retirent de la zone »,a déclaré Pascal Durand, secrétaire national d’Europe-Ecologie-Les Verts (EELV) lors d’une conférence de presse en présence de plusieurs figures du parti.

« Pour des conditions sereines du débat, il faut que le gouvernement prenne acte de notre demande d’apaisement et de retrait de la police », a-t-il insisté soulignant la « satisfaction » des écologistes à l’annonce par Jean-Marc Ayrault de la création d’une commission du dialogue.

Les écologistes seront également vigilants quant à la composition et la feuille de route de la commission. « Les personnalités choisies seront un signe de la crédibilité de la démarche », a souligné François de Rugy, co-président du groupe écologiste à l’Assemblée nationale.

« Aujourd’hui, on est très attentif à la composition et au cahier de route de la commission », a renchéri José Bové, député européen. « Ce n’est pas notre rôle d’être dans la commission, nous ne sommes pas neutre », a dit Jean-Philippe Magnen, porte-parole d’EELV.

Quant à la question d’un désaccord avec le gouvernement alors que EELV compte deux ministres, les écologistes ne veulent pas que le débat « se limite à un échange entre EELV et PS », selon leur secrétaire national.

« Il ne faut pas qu’on laisse s’enfermer le conflit dans un face à face PS-EELV », a déclaré Pascal Durand en ajoutant: « si le gouvernement a souhaité s’allier avec les écologistes c’est aussi pour écouter ce que les écologistes ont à dire ».

« Nous sommes à notre place dans cette majorité », a-t-il insisté. « Nous n’avons pas de doute sur la rationalité de nos arguments », a fait valoir Yannick Jadot, député européen.

« L’autorisation de la loi sur l’eau n’est pas acquise », a argumenté pour sa part Sandrine Bélier, députée européenne qui estime « qu’on a senti un gouvernement pas très sûr de son projet et qui est allé en force ».

Les écologistes, qui doivent être reçus mercredi par François Hollande dans le cadre des consultations des partis sur la commission Jospin, ont écrit au Président de la République pour aborder le sujet de Notre-Dame-des-Landes lors de cette rencontre.

 
ND-des Landes : calme précaire sur la zone, les gendarmes présents

NOTRE-DAME-DES-LANDES (France / Loire-Atlantique), 27 nov 2012 (AFP) – Un calme précaire régnait mardi matin sur la zone du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes où plus d’une dizaine de camions de gendarmes étaient présents avec un hélicoptère, tandis que l’accès aux nouvelles cabanes était interdit par les opposants, a constaté l’AFP.

Sur le chemin d’accès aux cabanes construites collectivement le 17 novembre lors d’une manifestation, et farouchement défendues par les opposants, une barricade était en feu. Derrière elle, se trouvaient des personnes qui en interdisaient l’accès aux gendarmes, placés à bonne distance. L’accès était également interdit aux journalistes, un opposant ayant fermement indiqué à l’AFP que « la presse ne passe pas pour l’instant ». Des gendarmes et au moins cinq camionnettes de gendarmerie étaient positionnés sur ce chemin, et surveillaient les abords.

A l’est de la zone, sur la route où deux barricades d’opposants avaient été dégagées lundi, elles avaient été remplacées par deux séries de chicanes, dont une avec une guérite blanche sur laquelle était ironiquement écrit « Vinci », du nom du concessionnaire du projet d’aéroport. Les principaux opposants institutionnels n’étaient pas joignables mardi matin, « en réunion », indiquait-on dans leur entourage.

Lundi, la préfecture a proposé un retrait des forces de l’ordre en échange de l’engagement à ne pas reconstruire de nouvelles cabanes sur la zone, ce à quoi les opposants ont répondu qu’ils s’engageaient seulement à maintenir libres les routes. « Ils ont délogé des gens, il y a des centaines de gens qui ont à passer l’hiver, il faudra bien qu’ils passent l’hiver quelque part », a précisé à l’AFP Cyril Bouliguand, membre de la Confédération paysanne, à l’issue d’une réunion entre les trois composantes de l’opposition institutionnelle au projet d’aéroport, après la proposition de l’Etat de retirer les forces de l’ordre contre un gel des reconstructions sur le site.

Le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, défendu par Jean-Marc Ayrault quand il était maire de Nantes, doit remplacer l’actuel aéroport de Nantes en 2017.

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